La ronce frutescente (Rubus fruticosus) de la famille des rosacées. Synonymes : ronce des bois, ronce commune, ronce ligneuse, ronce des haies… Noms vernaculaires : mûrier des haies, mûrier sauvage… La ronce frutescente offre un nouvel exemple de l’importance d’utiliser des noms scientifiques universellement reconnus pour désigner les plantes car les noms usuels ou les noms vernaculaires prêtent souvent à confusion. C’est le cas de l’appellation mûrier qui en réalité désigne plusieurs espèces du genre Morus, arbres exotiques introduits d’Asie en France soit pour l’élevage du ver à soie (mûrier blanc = Morus alba) soit comme arbre fruitier (mûrier noir =Morus nigra), soit comme arbre d’ornement (mûrier à feuilles de platane = Morus bombycis ou Morus kagayamae ). Les « fruits » de ces trois espèces ressemblent beaucoup à ceux de la ronce des bois mais bien que très sucrés à complète maturité, ils sont souvent plus fades. De plus, la partie charnue ne provient pas exclusivement de l’accroissement des carpelles mais également de parties annexes de la fleur et notamment du périanthe (calice et corolle). En outre, ils ne contiennent pas de « pépins » contrairement à ceux de la ronce frutescente.
Etymologie: Le nom générique pourrait venir du latin ruber qui veut dire rouge en référence à la couleur des fruits avant leur complète maturité. Le nom spécifique vient également du latin frutex qui signifie rejeton ou en forme d’arbrisseau. Bien que très vigoureuse et ligneuse, la ronce frutescente reste de taille modeste (moins de 2 mètres de haut en général) et fait donc partie de la catégorie des arbrisseaux à branches sarmenteuses. L’adjectif français frutiqueux a la même origine et constitue un synonyme de frutescent.
Description: La ronce frutescente est une plante sarmenteuse, à tiges bisannuelles, ligneuses et anguleuses. Toutes les parties de la plante (rameaux et feuilles) sont fortement épineuses. La première année, des pousses vigoureuses donnent uniquement des feuilles composées palmées de 3 à 5 folioles. Ces tiges s’accrochent à la végétation grâce à leurs épines. Elles peuvent atteindre plus de trois mètres de longueur en une saison. En fin d’été, leur pointe se courbe vers le sol et s’y enracine. On parle de marcottage d’extrémité. La deuxième année, tandis que cette marcotte émet de nouvelles pousses, la branche mère se ramifie en rameaux florifères. L’ensemble prend très vite l’allure d’un buisson inextricable appelé roncier. La floraison a lieu dans le courant du mois de juin. Les fleurs blanches ou parfois légèrement roses en fonction des nombreuses sous-espèces, possèdent 5 sépales persistants, 5 pétales nettement plus grands et caduques, de nombreuses étamines et de nombreux pistils séparés. Chacun évolue en une petite drupe appelée drupéole, sorte de cerise miniature avec, non pas un pépin comme on le croit souvent, mais un petit noyau. Botaniquement parlant, la mûre du roncier n’est donc pas une baie mais une polydrupe. D’abord vert, puis rouge, ce fruit composé devient noir à complète maturité. Il est parfaitement comestible et sert de base, cru ou cuit, à de nombreuses préparations (gelée, vin, liqueur, compote…). Les fleurs de la ronce disposées en grappes corymbiformes sont très mellifères. Elles sont activement visitées par les abeilles qui y butinent surtout du nectar. On peut récolter du miel de ronce à l’état relativement pur mais c’est exceptionnel car de nombreuses autres plantes mellifères fleurissent simultanément. C’est par exemple le cas du châtaignier dont le miel se trouve ainsi nettement adouci et du miellat de sapin qui se trouve souvent anormalement éclairci. La ronce est une plante pionnière héliophile qui s’installe rapidement partout où la nature a été meurtrie soit par des événements naturels comme les tempêtes, soit par l’homme (déboisement radical).